Si installer des toilettes sèches chez soi permet de faire des économies tout en préservant l’environnement, cela implique également quelques responsabilités. Et notamment d’en composter correctement les déchets. Mode d’emploi !
Ça y est : vous avez enfin pu installer des toilettes sèches chez vous ! Si tel est le cas, c’est que vous avez l’espace nécessaire pour composter les déchets qui en résultent. Un geste nécessaire qui peut pourtant freiner certains utilisateurs, bien qu’il ne présente pas plus de difficultés que le compostage classique des déchets de cuisine. Et nous allons vous le prouver dans la suite de l’article !
Bien gérer les déchets de toilettes sèches
Ne lésinez pas sur la sciure !
Première chose à faire avant même de penser à composter : apprendre à gérer les mauvaises odeurs. En moyenne, les toilettes sèches se vident une à deux fois par semaine selon l’utilisation et le nombre de personnes dans la famille. Entre deux « vidanges », il n’est pas impossible que des odeurs apparaissent.
Dans ce cas, c’est que vous n’utilisez pas assez de sciure ou de copeaux de bois après chaque passage aux toilettes. Afin d’éviter ce désagrément, prenez donc l’habitude de mettre suffisamment de sciure pour absorber les liquides et empêcher la propagation de fumets malodorants. N’oubliez pas qu’un seau de toilettes sèches ne doit pas sentir mauvais !
Réutiliser son compost
Deuxième chose à savoir : bien que l’urine soit un excellent activateur de compost, l’humus obtenu par compostage naturel de résidus de toilettes sèches ne peut pas être utilisé au jardin avant deux ans minimum. C’est le temps nécessaire à la disparition des organismes pathogènes les plus « dangereux » pouvant être présents dans les matières fécales.
Si vous souhaitez en faire l’usage dans votre potager, il vous faudra donc avoir au minimum trois espaces de compost d’1 mètre carré chacun, afin d’établir une rotation. C’est l’espace nécessaire pour recueillir les déchets de toilettes sèches mais aussi les résidus du jardin (tonte, feuillages, etc.) et de la cuisine pour une famille de 4 personnes.
Au niveau de l’organisation, rien de plus simple :
- la première année, remplissez votre premier bac
- la deuxième année, transvasez le contenu du premier bac dans le deuxième pour que la décomposition se poursuive, et remplissez de nouveau le premier bac au fil de l’année
- la troisième année, transvasez le contenu du bac 2 dans le bac 3, et celui du bac 1 dans le bac 2. À la fin de cette troisième année, vous pourrez utiliser le compost du 3ème bac, et recommencer le cycle
Les différents types de compostage
En tas ou en bac
Si vous avez déjà mis en place un tas ou bac à compost dans votre jardin ou que vous en avez un à disposition dans votre quartier, vous pouvez parfaitement y déposer les déchets de toilettes sèches : dès lors que vous veillez au bon équilibre en matières sèches et matières humides, cela ne pose aucun problème et la vie du compost suivra son cours.
Il faut toutefois savoir que la décomposition des matières fécales est anaérobie, autrement dit, elle doit se faire en l’absence d’oxygène. Il est donc primordial de couvrir votre tas ou bac avec un couvercle ou un tapis de paille, afin de faciliter le processus. Toutefois, votre compost a toujours besoin d’air et d’humidité pour se développer correctement.
Pour cela, il vous suffit de vérifier de temps en temps que toutes ses strates sont suffisamment aérées, et qu’elles ne sont ni trop, ni trop peu humides. Notez que les mauvaises odeurs sont un signal d’alerte à ne pas négliger. Afin de préserver l’équilibre de votre compost, pensez donc à le mélanger régulièrement et à ajouter de la sciure si besoin.
Par épandage
Si vous n’avez pas de lieu dédié ni de place pour installer un compost fixe, il vous reste la possibilité de l’épandage. À dire vrai, c’est sans doute la meilleure technique pour composter les déchets de toilettes sèches. Moins pratique au quotidien, surtout quand on habite en ville, mais bien plus efficace !
Cette technique consiste en effet à répartir le contenu de votre seau dans la nature, au pied d’arbres et de plantes. Attention toutefois de ne déverser que de petites quantités afin de permettre une assimilation plus rapide par les végétaux. Ce sera aussi moins visible et donc moins « nuisible » pour les autres.
Si la méthode vous intéresse, voici où vous pouvez facilement disperser le contenu de vos toilettes sèches :
- au jardin : pour entretenir la pelouse, au pied des arbres fruitiers, des buissons, autour des massifs de fleurs, etc. Si vous possédez un potager, rappelez-vous qu’il faut respecter un délai de 2 ans avant de pouvoir utiliser votre compost. Mieux vaut donc s’abstenir de verser directement le contenu de votre seau juste avant de planter vos salades.
- en ville : si vous vivez en appartement, vous pouvez vous débarrasser facilement de vos déchets organiques le long des haies ou au pied des buissons, en évitant toutefois de choisir un endroit qui soit trop près d’un banc. Si votre ville dispose d’un parc public assez grand, vous pouvez également vous trouver un petit coin à l’abri des regards.
- en forêt : si vous avez la chance d’habiter non loin d’une forêt, rien de plus facile pour vous que de trouver un endroit où épandre vos déchets de toilettes sèches. Les arbres, friands de ce genre de matières organiques seront ravis de vous servir de coin de dépôt ! Veillez toutefois à recouvrir le tout de quelques feuilles pour assurer une bonne décomposition.
Maintenant que vous maîtrisez parfaitement le sujet, composter les déchets de toilettes sèches ne devrait plus vous faire peur : vous voilà désormais prêts à les utiliser et à en profiter pleinement. À vous la nouvelle vie pleine d’écologie et d’économies !
